Entre patrimoine et modernisation : les défis archivistiques de la réfection du salon Bleu

Le 7 juin 2024 se tenait la dernière séance des travaux parlementaires dans le salon Bleu tel qu’on le connaît aujourd’hui. Saviez-vous que les archives de l’Assemblée nationale ont été déterminantes pour la préparation de l’ambitieux projet de rénovation de la salle?

Cet article de Première lecture vous propose un aperçu de la conférence à ce sujet donnée par l’Équipe des archives et de la gestion documentaire de la Bibliothèque lors du dernier congrès de l’Association des archivistes du Québec.

Sylvia Daoust, discrète pionnière de la sculpture au Québec

En 1969, près d’un siècle après l’ouverture du chantier de construction de l’hôtel du Parlement de Québec, les dernières niches vacantes de la façade de l’édifice conçu par Eugène-Étienne Taché accueillaient leurs statues. Parmi ces bronzes se trouve celui du missionnaire Nicolas Viel, œuvre de Sylvia Daoust, seule femme à avoir contribué à ce frontispice.

Décédée en 2004 à l’âge de 102 ans, Sylvia Daoust fut la première femme à pratiquer professionnellement la sculpture au Québec. Son itinéraire créatif couvre plus de trois quarts de siècle. Reconnue pour sa contribution majeure à l’art religieux, elle a également signé des monuments publics à Édouard Montpetit et au frère Marie-Victorin, deux grandes figures intellectuelles de la première moitié du 20e siècle québécois.

Je me souviens et les devises du Nouveau Monde

L’héritage architectural qu’Eugène-Étienne Taché (1836-1912) a laissé à la ville de Québec, et au premier chef l’hôtel du Parlement, est une pierre angulaire du paysage de la capitale québécoise et de ses institutions. En soi, c’est déjà un legs colossal, mais en signant son grand œuvre, Taché donna au Québec une devise et influença la façon dont ses citoyens conçoivent leur récit collectif. On a beaucoup écrit sur cette devise nationale, sur le sens que son auteur voulait lui donner et sur la manière dont on devrait comprendre cette phrase. On sait en tout cas que la première mention du Je me souviens apparaît sur les plans du Palais législatif préparés par Taché en 1883, l’architecte autodidacte ayant inscrit ces trois mots sous les armes de la province.

Au reste, quelque interprétation qu’on en fasse, la devise du Québec se tourne vers le passé. Est-il fréquent qu’une nation ou un État se donne ainsi une devise faisant un appel à l’histoire ou à la mémoire?

Certaines devises jettent un regard vers l’avenir, d’autres à la géographie, ou sont une prière à Dieu, à la patrie ou au peuple. Avec un florilège de devises et leur variété de thématiques, tentons de situer Je me souviens parmi les devises que se sont données, pour se présenter au monde, les pays, les États et les provinces au nord du Rio Grande.

Les gravures cachées de l’hôtel du Parlement

Derrière le cadre de la porte de la Salle des drapeaux se trouvent deux panneaux de noyer noir décorés d’arabesques dorées. Sachant que cette porte a été installée au début du XXe siècle, une question se pose : cette structure masque-t-elle d’autres armoiries? Eh bien oui! Nous dévoilons ici les noms des deux personnages qui s’y trouvent cachés.

Agrandir le parlement? Trois projets oubliés

La quête d’espace est une constante dans l’histoire de nos édifices parlementaires. Les autorités ont souvent hésité entre agrandir l’hôtel du Parlement ou bâtir d’autres édifices à proximité. Si la construction de l’actuel pavillon d’accueil est le premier agrandissement de l’œuvre d’Eugène-Étienne Taché, trois autres projets de même nature n’ont jamais vu le jour.