Face à une pénurie de main-d’œuvre importante dans plusieurs secteurs, comme la santé, la restauration, le tourisme, l’agriculture et l’agroalimentaire, l’accueil des personnes qu’on nomme les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires est devenu essentiel pour l’économie québécoise. Les personnes qui viennent occuper des emplois au Québec avec un permis de travail d’une durée limitée sont de plus en plus nombreuses. Entre 2017 et 2022, le nombre de travailleuses et de travailleurs étrangers temporaires s’est accru de 195,6 %, passant de 13 025 à 38 505. Ils sont d’ailleurs une importante source de main-d’œuvre pour l’industrie agricole. En 2021, ils composaient 27 % des personnes employées dans ce secteur au Québec.
Malgré leur rôle essentiel, les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires sont parfois confrontés à des conditions de vie et de travail précaires ou à des abus, comme l’ont révélé des reportages et des enquêtes journalistiques, dont un documentaire diffusé sur Télé-Québec et projeté entre autres au Parlement d’Ottawa en 2023. Également, des travaux de comités parlementaires fédéraux et de la Commission québécoise des droits de la personne et des droits de la jeunesse ont signalé la discrimination systémique dont ils font l’objet et le manque de protection qu’on leur accorde. De surcroît, en septembre 2023, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage a dénoncé les conditions de vie des travailleurs étrangers temporaires au Canada.
En outre, la Commission des relations avec les citoyens aborde la situation de ces personnes dans son rapport du 4 octobre 2023, produit au terme de la consultation générale sur la planification de l’immigration 2024-2027 tenue à l’Assemblée nationale.
La présente note d’information contextualise le partage des compétences fédérales et provinciales en matière d’accueil de travailleuses et de travailleurs étrangers temporaires, traite des programmes d’immigration relatifs au travail temporaire et explore le statut, les conditions de vie et de travail et les droits de ces migrants.