Je me souviens et les devises du Nouveau Monde

L’héritage architectural qu’Eugène-Étienne Taché (1836-1912) a laissé à la ville de Québec, et au premier chef l’hôtel du Parlement, est une pierre angulaire du paysage de la capitale québécoise et de ses institutions. En soi, c’est déjà un legs colossal, mais en signant son grand œuvre, Taché donna au Québec une devise et influença la façon dont ses citoyens conçoivent leur récit collectif. On a beaucoup écrit sur cette devise nationale, sur le sens que son auteur voulait lui donner et sur la manière dont on devrait comprendre cette phrase. On sait en tout cas que la première mention du Je me souviens apparaît sur les plans du Palais législatif préparés par Taché en 1883, l’architecte autodidacte ayant inscrit ces trois mots sous les armes de la province.

Au reste, quelque interprétation qu’on en fasse, la devise du Québec se tourne vers le passé. Est-il fréquent qu’une nation ou un État se donne ainsi une devise faisant un appel à l’histoire ou à la mémoire?

Certaines devises jettent un regard vers l’avenir, d’autres à la géographie, ou sont une prière à Dieu, à la patrie ou au peuple. Avec un florilège de devises et leur variété de thématiques, tentons de situer Je me souviens parmi les devises que se sont données, pour se présenter au monde, les pays, les États et les provinces au nord du Rio Grande.