Le 25 mai 2022, l’Assemblée nationale a dévoilé le nom des lauréats de la 20e édition des Prix du livre politique. Cette année, le Prix de la présidence de l’Assemblée nationale a été décerné à Jonathan Livernois, pour son essai Entre deux feux : Parlementarisme et lettres au Québec (1763-1936), paru aux éditions du Boréal.
L’auteur, professeur d’histoire littéraire et intellectuelle à l’Université Laval, y explore les usages de la littérature par les hommes politiques, de la Conquête à l’élection du premier gouvernement Duplessis.
Nous vous invitons à lire ou à relire un article publié dans Première lecture en mars 2021 où Jonathan Livernois propose, dans la même perspective littéraire, une lecture des discours sur le budget d’Onésime Gagnon, ministre des Finances dans la seconde administration Duplessis.
Le 7 avril 1979, les lecteurs du quotidien Le Devoir ont probablement été désarçonnés par le carnet littéraire du journaliste Jean Éthier-Blais. Ce dernier n’y traitait pas d’un roman, d’un recueil de poésie ou d’un essai, mais bien du dernier discours sur le budget du ministre des Finances de l’époque, Jacques Parizeau! Le journaliste écrivait ainsi, non sans un clin d’œil à son ami ministre[1]: «le budget du Québec me touche au premier chef. Il est écrit en français (et quel français! j’y reviendrai) par un lettré, c’est donc mon affaire.» En somme, il s’agit d’un «document littéraire, voilà qui n’est pas banal[2]»!
Jonathan Livernois
Professeur agrégé, Département de littérature, théâtre et cinéma
Université Laval
Le discours sur le budget, par-delà les quelques effets rhétoriques auxquels on peut s’attendre dans un exercice pour le moins aride, peut-il être considéré, en certaines occasions, comme une œuvre dont…
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